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Comment booster son microbiote grâce à Hildegarde !

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Comment booster son microbiote grâce à Hildegarde !

Comment booster son microbiote grâce à Hildegarde !

Booster son microbiote avec Hildegarde

Alors qu’Hildegarde de Bingen en parlait déjà à l’époque du Moyen-Âge, la recherche médicale s’intéresse aujourd’hui au microbiote, et montre à quel point ces millions de micro-organismes influent sur la bonne santé d’un individu. Mais qu’est-ce que le microbiote et d’où vient-il ? Quels rôles joue-t-il exactement dans notre organisme ? Quelles sont les causes d’un déséquilibre ? Et surtout, quelles sont les solutions que nous proposait déjà Hildegarde de Bingen au XIIème siècle ? C’est ce que vous allez découvrir dans cet article !

 

Qu’est-ce que le microbiote et d’où vient-il ?

Le microbiote est un écosystème fascinant, composé d’un ensemble de micro-organismes (bactéries, virus, parasites et champignons) qui vivent au sein du corps humain sans lui causer de nuisance et qui lui sont même bénéfiques. Il existe différents microbiotes, que l’on trouve au niveau de la peau, de la bouche, du vagin, des poumons… Le plus important d’entre eux se situe dans nos intestins et comprend quelques 100.000 milliards de micro-organismes, soit autant que le nombre de cellules qui constituent notre corps. Parmi ces micro-organismes, il y a du bon et du mauvais, c’est normal : c’est l’équilibre entre les deux qui est primordial.

Le microbiote se forme dès la naissance, influencé par la flore vaginale lors d’un accouchement par voie basse ou les micro-organismes de l’environnement après une césarienne. Il se développe ensuite en fonction de l’alimentation, de la génétique, de l’hygiène, des traitements médicaux et de l’environnement. L’alimentation joue un rôle clé en nourrissant le microbiote avec des fibres (prébiotiques) qui soutiennent les bactéries bénéfiques. Les antibiotiques peuvent altérer le microbiote, et une cure de probiotiques après toute antibiothérapie est recommandée. Par ailleurs, un excès d’hygiène peut appauvrir le microbiote, qui nécessite un équilibre entre bons et mauvais micro-organismes.

 

Quels rôles joue-t-il dans notre organisme ?

Le microbiote a un rôle dans de nombreuses fonctions de notre organisme, et est parfois considéré comme un organe à part entière tant son importance est grande. Ce domaine de recherche est en plein essor, plus les études s’accumulent et plus on découvre de potentiels impacts.

On lui démontre tout d’abord un rôle fondamental dans la digestion. De manière directe, il termine la digestion des aliments et permet l’assimilation de certains nutriments. De manière indirecte, il contribue au maintien d’une muqueuse intestinale en bonne santé. Ensuite, il participe pleinement au fonctionnement de notre système immunitaire. Il intervient dans la maturation de celui-ci, et permet la distinction entre micro-organismes amis et pathogènes. Aussi, sa population de micro-organismes joue un rôle de barrière au niveau de la paroi intestinale, empêchant les espèces pathogènes de nous coloniser.

Mais ce n’est pas tout, les chercheurs INRAE (l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) font aujourd’hui le lien entre altération du microbiote et obésité, diabète, allergie, et même anxiété et dépression. Ce dernier lien lui a valu le nom aujourd’hui connu de « deuxième cerveau ».

 

Quelles sont les causes d’un déséquilibre ?

Notre microbiote intestinal comporte naturellement de « bons » micro-organismes, bénéfiques à notre santé, et de mauvais micro-organismes, appelé « pathogènes ». On parle de déséquilibre du microbiote intestinal dans trois cas de figure : une augmentation du nombre de bactéries pathogènes, un déclin du nombre des bonnes bactéries, une diminution de la diversité des espèces au sein du microbiote. Le stress, les médicaments, les fluctuations hormonales, l’environnement, une alimentation déséquilibrée ou un changement brutal alimentaire peuvent être des facteurs de déséquilibres.

 

Quelles solutions selon Hildegarde de Bingen ?

Aujourd’hui, on redécouvre les approches naturelles pour favoriser un microbiote équilibré, notamment à travers les enseignements de figures historiques comme Hildegarde de Bingen, une abbesse du XIIe siècle, connue pour ses écrits en naturopathie. Précurseur dans le domaine, elle a proposé plusieurs solutions naturelles pour maintenir l’équilibre de notre microbiote, bien avant la découverte du microbiote moderne.

Hildegarde recommandait le grand épeautre non hybridé, une céréale ancestrale riche en fibres qui favorise un microbiote varié et équilibré, tout en régulant le transit intestinal. Consommé deux fois par jour, il représente un bon apport en fibres prébiotiques. L’action des fibres de l’épeautre pourra être renforcée par la consommation de fruits et légumes de saison. Hildegarde nous recommande néanmoins d’éviter les crudités, car c’est lorsque nous cuisons les aliments qu’ils deviennent digestibles.

Pour stimuler la digestion et prévenir les fermentations indésirables, Hildegarde suggérait d’utiliser certaines plantes telles que l’ail (cru dans l’approche d’Hildegarde), le fenouil ou encore le pyrèthre d’Afrique. L’ail est connu pour ses propriétés antibactériennes qui ont pour effet d’éliminer l’excès de « mauvais » micro-organismes du microbiote et présente aussi une teneur élevée en fibres prébiotiques qui favorisent le développement des « bons » micro-organismes. Le fenouil est la plante de la digestion selon Hildegarde, et elle ne tarie pas d’éloges à son sujet. Il est notamment carminatif, c’est-à-dire qu’il élimine les gaz et fermentations. Il peut se consommer sous forme de légume cuisiné dans des plats, ou sous forme de graines en aromate ou en tisane. Le pyrèthre d’Afrique (Anacyclus Pyrethrum), utilisé comme une épice, participe à une bonne digestion et assimilation des nutriments. Hildegarde nous dit : « il ne laisse aucun aliment indigéré et rend la santé à celui qui est sans force ».

Enfin, l’importance de la gestion du stress, prônée par Hildegarde, est aujourd’hui reconnue pour maintenir un microbiote équilibré, car le stress chronique a un impact négatif direct sur sa diversité bactérienne.

 

Le mélange au fenouil des Alpes

La préparation phare d’Hildegarde de Bingen pour notre microbiote reste le « mélange au fenouil des Alpes ». Ce mélange est composé de 4 plantes et épices : Fenouil des Alpes (Meum athamanticum), Galaga (Alpinia officinarum), Réglisse (Glycyrrhiza glabra), et Sarriette (Satureja hortensis). Ajouté à une compote de poire et du miel, dans les proportions recommandées, il s’utilise sous forme de cure, 1 fois par an (de préférence à l’automne) pendant minimum 1 mois.

Hildegarde nous dit qu’il est « meilleur que l’or pur pour la santé de l’homme ». C’est un véritable allié pour assainir l’intestin, rééquilibrer le microbiote et nourrir les bonnes bactéries. Attention néanmoins, ce mélange contient de la réglisse, il est donc contre-indiqué en cas d’hypertension artérielle.

Recette :

  • 2kg de poires, épluchées et préparées en compote
  • Ajouter 100g de miel (ou moins) et refaire cuire 5 min
  • Mélanger 1 sachet d’épices « mélange fenouil des Alpes » acheté en magasin spécialisé
  • Cuire 5 min
  • Mettre en petit bocaux 250g
  • Congeler les pots non ouverts

Conseil : prendre 1 càc de cette mixture le matin à jeun, 2 càc après le déjeuner du midi et 3 càc le soir au coucher.

 

Bibliographie :

Article INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), Microbiote intestinal (flore intestinale) : une piste sérieuse pour comprendre l’origine de nombreuses maladies, (2021)

Vatanen and al., Variation in Microbiome LPS Immunogenicity Contributes to Autoimmunity in Humans (2016) (https://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(16)30398-1)

Article INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) : Stress et dépression, le microbiote impliqué (2017) (https://www.inrae.fr/actualites/stress- depression-microbiote-implique)

Hamzelou J., Born dirty, with a gutful of bacteria. New Scientist (2012)

Pernoud R., Hildegarde de Bingen, conscience inspirée du XIIe siècle, Ed. du Rocher (1994) Graux C., L’abécédaire de la santé, Ed Résiac (2021)

 

Article écrit par Claire Cressonnier

Naturopathe FENA, Phyto-aromatologue, Réflexologue plantaire

www.clairecressonnier.com

Instagram : @clairecressonnier_naturopathe